samedi 30 janvier 2010

De retour. Et maintenant ??

Confortablement installé dans une véranda chauffée et lumineuse, je contemple les arbres qui plient sous les assauts du mistral et les derniers amas de neige qui fondent dans les champs de lavande en face de moi...

Mi-janvier 2010, je suis de retour dans ma Provence natale.
Le sourire ne quitte pas mon visage.

En quelques heures j'ai traversé un océan, j'ai changé de continent et d'hémisphère. Je suis passé de l'été à l'hiver.
En quelques heures j'ai écrit un point final à une année d'aventures autour du monde.

Est-ce le temps du bilan? Est-ce le temps des chiffres?
Est-ce le moment de compter combien de pays j'ai visité, combien de personnes j'ai rencontrées, combien de langues j'ai écoutées, combien de fois je me suis dit "ça il faut que je m'en souvienne!", combien de photos j'ai prises, combien d'heures j'ai passée à écrire ce blog, combien...? NON!
Premièrement c'est trop tôt ! et puis, franchement, est-ce que ça intéresse quelqu'un??

Tout est allé si vite... Hier je partais. Aujourd'hui je suis déjà de retour.

Je retrouve mes proches, mes parents, ma famille, mes amis.

Qu'est ce que j'en retire? Est-ce que j'ai changé? Quelles sont les expériences les plus marquantes? Qu'est-ce que j'ai préféré? Quelles sont les leçons les plus importantes??

Face au flot discontinu de questions qui me sont posées, je m'efforce de trouver des réponses le plus vite possible! Difficile entreprise.
Seul le temps me permettra d'assimiler les changements et d'ancrer en moi les apprentissages et la confiance que j'ai acquis au cours de ce périple.

Beaucoup me demandent si j'arrive à apprécier cette vie dorénavant "normale", en comparaison aux expériences "extra-ordinaires" qui ont ponctuées mon quotidien ces 12 derniers mois... La réponse est OUI ! PLUS QUE OUI !

Tout m'apparait maintenant plus précieux qu'avant.
Un geste, un regard, une attention... une maison chauffée, des draps propres, un air pur, de la nourriture saine...
Tout ce que je vois , tout ce que je vis aujourd'hui passe au travers d'un filtre. Un filtre formé de souvenirs, d'images, de sensations, d'émotions... d'expériences qui m'ont fait réfléchir, qui m'ont ouvert les yeux.
J'apprécie la vie, notre vie dans cette société encore plus qu'avant !

Ceci cependant ne signifie pas que j'y reprendrai une place facilement...
Voyager c'est avant tout échanger avec d'autres voyageurs et découvrir d'autres façons de vivre. D'autres façons d'aborder les choses. Voyager c'est redéfinir ses priorités. Voyager c'est apprendre à créer sa propre trajectoire.



"Qu'est ce qui m'attend? Comment vais-je fonctionner? Quel sera mon quotidien? Où vais-je aller? Avec qui vais-je passer du temps? Est-ce que tout se passera bien?
Il faut que je me trouve un but, un projet, un fil conducteur... Suis-je obligé de suivre les chemins battus?
Je suis STRESSE !Mais je suis tellement excité à l'idée de démarrer cette NOUVELLE AVENTURE, qui va, à coup sûr changer ma vie !"

Dans l'avion qui me ramène en Europe, ces lignes que j'écris ne sont guère différentes de celles que j'écrivais un an plus tôt... le jour de mon départ.

L'aventure est devant moi. Je poursuis mon chemin.

Et même s'il doit être long et tortueux, je l'apprécie parce que maintenant je sais que le bonheur n'est pas la destination... mais la façon d'y aller!


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Merci de m'avoir lu tout au long de l'année. Un vieil adage dit :

"shared sorrow is half sorrow, and shared joy is double joy"

...alors merci d'avoir doublé mes joies, et diminué mes peines !

Je vous envoie à tous mes meilleures vœux pour cette nouvelle aventure qu'est 2010!

"le risque est la condition de la liberté"


Fabien


samedi 9 janvier 2010

Les dernieres aventures... ou quand tout s'accélère !

Finalement je ne suis jamais retourné dans ma montagne, il s'est mis à neiger !
Ce qui est assez incroyable en plein été... m'enfin c'est comme ca... du coup paf! Plan B!

J'avais entendu parler d'un train, soit disant un des plus "exotiques" du monde, qui marchait à la vapeur il y a encore quelques années et qui traverse d'Ouest en Est toute la Patagonie du Nord une fois par semaine... EL TREN PATAGONICO.



Et bien j'ai pas été déçu!
800 km en troisième classe. A peine assis j'ai compris que ça allait être épique: les sièges sont couverts de sable; les fenêtres sont... ben sans fenêtre, mais avec des espèces de volets roulants en métal qui vont participer par la suite à l'assourdissement total que je vais subir; 4 ventilateurs sont harmonieusement repartis au plafond du wagon de 30m de long. Efficace. 212 personnes (j'ai compté j'ai eu le temps), et, bien que j'ai du déplorer le manque d'animaux cette fois, un nombre assez incroyable d'enfants munis de sabres lasers et autres pistolets à pétard que je trouvais divertissants au début et que j'aurais volontiers égorgés avant de les jeter sous les rails par la suite. Voilà les bases.

Le train s'élance. Enfin bouge. J'ai cru pendant la première demi-heure que nous roulions à vitesse réduite parce que nous étions en zone urbaine... j'ai compris ensuite que c'était la vitesse de croisière. 45 km/H à vue de nez. Avec des pointes à 60 peut être.
Habitué à notre TGV, fleuron de la haute technologie Française, j'avoue que je ne me rappelais pas qu'un train pouvait trembler autant. Sentir chaque raccord de rail, c'est à dire effectuer un petit saut au dessus de son siège dans le sens vertical toutes les secondes environ, passait encore. Disons que ça me paraissait mécaniquement logique. Par contre, voir le wagon littéralement zig-zaguer et effectuer des écarts latéraux qui me font glisser sur mon siège de droite à gauche m'intrigue beaucoup plus. J'aimerais bien voir les rails !
"Enfin, me dis-je, ces petits "sauté-glissés" sont rigolos... ce n'est jamais qu'une fois par seconde...(!)"
60 fois par minute
3600 fois par heure.... aaaaaahhhh !!!

Nous traversons la pampa, c'est à dire le RIEN le plus total. Je m'intéresse à l'état de conservation des poteaux électriques... pense à notre ami Florent Pagny qui vit quelque part la dedans... et profite avec émerveillement de chacun de nos arrêts.... c'est à dire toutes les 20 minutes environ! Le train ravitaille chaque maison. Le conducteur serre des mains, partage un peu de maté, les enfants courent et nous font coucou. Je demande ce que font ces personnes au milieu de nulle part comme ça... on m'explique qu'ils "datent" de l'époque à laquelle le train passait plusieurs fois par jour, quand ils travaillaient au maintien de la voie. Aujourd'hui ils n'ont plus vraiment de raison de rester ici, mais c'est chez eux, c'est leur vie. Ils y sont bien.

Le lendemain matin, 15H et 54 000 sauté-glissés plus tard, couvert de poussière, j'arrive à la côte Est de l'Argentine.



Il fait beau, il fait chaud et je suis content de mon voyage. Je suis crevé évidement mais j'ai pu passer du temps avec une catégorie de la population qu'il est difficile de rencontrer en tant que touriste. Je me souviendrai de ces conversations, assis sur des sacs entre deux wagons, sirotant du maté et écoutant les anciens raconter leurs histoires aux plus jeunes qui les connaissent déjà (c'est international ça!)... divertissant !

Récompense méritée après cette épopée: mon premier bain dans l'Atlantique depuis un bon bout de temps ! L'eau est chaude, la plage est grande, grand ciel bleu... woaw, quel changement en 24H ! Ça fait du bien après le froid des montagnes.




mon "chez moi" pour quelques jours

Du coup je décide de passer le jour de l'an à la plage, après tout c'est un truc que je n'ai jamais fait !
Ce sera un milier de kilometres au Nord, à Mar del Plata, la plus grosse station balnéaire de la cote Est, au sud de Buenos-Aires. Je pensais que c'était une bonne idée pour voir du monde et un chouette feu d'artifice. Ça a été le cas. Par contre ce qu'on ne m'avait pas dit c'est que le temps n'est pas le même en allant vers le Nord... l'eau était gelée, le ciel gris et il s'est mis à pleuvoir a minuit 10!!


eheh

J'ai quand même fait la photo les pieds dans l'eau , re-eheh

Enfin super ambiance quand même. Une vingtaine de Porteños, un excellent barbecue et quelques litres de la boisson locale... Un passage en 2010 dignement fêté!







Ensuite re-Buenos Aires pour quelques jours de re-visite avec de chouettes rencontres, de beaux spectacles de Tango, 39ºC la nuit et un million de moustiques par mètre-carré dans ma chambre. Sympa.







Puis cap sur Lima, la capitale du Pérou.



Ce sera ma dernière étape en Amérique du Sud. Et ce sera aussi une très courte étape: 5 jours. C'est très peu, c'est trop peu... mais encore une fois, pas de regrets. J'ai pas fait tout ce que je voulais au départ, mais ce que j'ai fait je l'ai bien fait !
Et puis ces quelques jours me permettent quand même de m'imprégner de l'ambiance des Péruviens, de visiter cette capitale qui, m'a foi, est bien plus intéressante que ce qu'on m'avait dit, d'entretenir mes coups de soleil....
et aussi de me faire payer 150€ par la compagnie aérienne pour passer ma dernière nuit en hôtel 4 étoiles. Ça fait toujours plaisir.


La surprenante civilisation Incas qui en l'espace de 200 ans a construit un immense empire asservissant quasiment toute l'Amérique Latine






J'ai retrouvé les vaches qu'on avait chez nous l'année dernière !












Et voilà, je quitte l'Amérique du Sud.

Beaucoup de beaux souvenirs, beaucoup de nouvelles cases à cocher.
Je sais que je l'ai déjà dit avec l'Asie et la Nouvelle-Zélande, mais là c'est sur, c'est LA destination de mon prochain voyage !



Départ du Paris-Dakar 2010 qui ne passe ni par Paris, ni par Dakar


Je pense à mon retour... j'étudie toutes les idées de business que je pourrais mettre en place avec tous mes diplômés et ma longue expérience


Visite d'un "Salar". Impressionnant, surtout le coucher de soleil


J'arrive le 9 janvier (bon anniv' Mimie) à Madrid. -1°C.

Affaire à suivre.