jeudi 24 décembre 2009

Apprendre à apprecier l'instant présent




Un an c'est long, un an c'est court...
Quand la fin approche, imposée par la validité de mon billet d'avion... et par mon compte en banque aussi, l'heure des choix arrive.

Que faire? Où aller? Quelle destination choisir parmi toutes celles qu'on avait prévues?
Faut-il absolument voir ou faire les "trucs à ne pas manquer" des guides du Routard et autres Lonely Planet?



Pour moi la réponse est non. J'ai laissé tomber la chasse aux clichés "à faire absolument" depuis pas mal de temps maintenant. Ma logique est assez simple: on ne peut pas tout voir, on ne peut pas tout faire... c'est frustrant mais c'est comme ça, le monde est bien trop grand ! Une vie entière à voyager ne suffirait pas.
Donc quitte à être frustré, autant l'être en ayant le sentiment que ce qu'on a fait, on l'a bien fait !

Je savais que passer deux mois et demi au Chili m'empêcherait de voir le Pérou et La Bolivie... Bon, soit! Je reviendrai !

Mais il me restait le mois de décembre pour visiter l'Argentine. Ce qui me paraissait suffisant... c'était avant que je constate la taille de ce pays qui impose des temps de trajet en bus abominables (jusqu'à 35H!)... et que je trouve un nouveau petit coin de paradis: Bariloche !



Après quelques jours à Buenos Aires, chouette grande ville soit dit en passant, mais pas très dépaysante, j'ai mis le cap sur la Patagonie du Nord, à peu près au milieu du pays dans le sens vertical.
De là, j'avais prévu de faire une boucle (une de plus) en longeant la cordillère pour voir tous les points d'intérêts (montagnes, glaciers, trekkings, etc.), mettre le pied en Terre du Feu, le bout de ce coin du monde (Cap Horn), et saluer les baleines et les pingouins en remontant jusqu'à Buenos Aires par la côte atlantique...

Il n'en sera rien!
Une fois de plus je privilégie l'instant présent au futur hypothétique...
Ai-je raison? Ai-je tort? Grande question.

Mais en attendant, j'ai trouvé l'endroit idéal pour méditer :



Le refuge Frey, à 2000m d'altitude, à 4H de marche de Bariloche...



... est le paradis des amoureux de la montagne en général et de la grimpe en particulier; plus de 200 voies en terrain d'aventure, un granit d'excellente qualité, et une ambiance sport et nature avec des alpinistes venus de tous les horizons !




















faut zoomer sur le petit point tout en haut... :)

Du coup, comme je ne verrai rien de la Patagonie du Sud, ben j'agrandis ma liste "reste à faire pour le prochain voyage"... autant d'excuses pour repartir en voyage le plus tôt possible ;-)


Sinon j'ai passé le réveillon de Noël dans un petit village de la vallée. Ambiance sympa dans un petit hostel avec la famille locale et quelques voyageurs... repas "gastronomie internationale" et découverte des coutumes locales: à minuit tout le monde sort dans les rues pour admirer les feux d'artifices et danser jusqu'au petit matin!



Bon c'est pas le Noël à la plage, mais le fait que ça soit l'été change pas mal l'ambiance "feux de bois et boules de neige" que nous connaissons.





Et je retourne demain dans ma montagne pour une nouvelle semaine de grimpe et de pur plaisir.

Suite (et fin?) au prochain numéro !

Je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'année !






samedi 12 décembre 2009

Bien reposé, c'est reparti !

Bon le boulot c'est sympa, mais un mois ça suffit, non?




Après avoir dignement fêter mon anniversaire en compagnie de Marine (une amie du lycée) qui était elle aussi en vadrouille ces derniers mois en Bolivie et au Pérou, et de ma famille d'accueil de l'Hostel, j'ai de nouveau hissé les voiles.



Je viens tout juste d'arriver à Buenos Aires, en Argentine, et, étonnamment, je me sens déjà en parfait accord avec la cuisine locale: pain, fromage, excellent vins, succulentes viandes.... ça faisait si longtemps que j'en rêvais ! J'ai encore des frissons en pensant à l'intensité des retrouvailles avec ces bonheurs simples!!

Certains me disent que c'est ma dernière ligne droite... moi je préfère voir ça comme un retour à l'aventure ! Il me reste plus d'un mois pour boucler en beauté ce tour du monde !

Le programme ? Explorer la Patagonie!
"Longeant la cordillère des Andes, la chaine de montagnes la plus longue du monde et la seconde plus haute après l'Himalaya, cette région abritent des paysages contrastés de montagnes, de glaciers, de pampa, de forets subpolaires, de littoraux, d'îles, etc." Y'a de quoi faire !

Des nouvelles et des photos très vite !

Je vous embrasse tous bien fort en ces temps de fête de fin d'année... ici c'est un peu bizarre, la chaleur et le soleil ne collent pas bien avec les décorations de Noël et les sapins installés dans les rues... du coup je ne réalise pas trop... on verra le 24.



En tout cas merci à tous pour vos messages le 9 décembre dernier pour mon anniversaire, je crois que c'est la première fois que j'en reçois autant... comme quoi la distance peut aussi rapprocher...

Et un grand merci à Marine! Ça a été un beau cadeau d'anniversaire d'avoir la compagnie de quelqu'un dont je me sens proche, que j'aime beaucoup et qui, du certaine manière, vous représentait tous, vous, ma famille, mes amis.




Fab


Quelques photos de la belle Valaparaíso qui a un petit air de San Francisco:
















Vue de la terrasse sur le toit de l'Hostel


Ascension de la Placa Verde, Cajon de Maipo, Santiago. 10 longueurs. 450m. 5.10b max








Bivouac douillet la veille au soir


7ème longueur

Vue du sommet



vendredi 13 novembre 2009

Le travail c'est la santé !



Quand on voyage il y a ces jours de "grande excitation", ces jours où tout se déroule comme du papier a musique, où on découvre des choses incroyables, admire des paysages improbables, rencontre des personnes intéressantes avec qui le courant passe instantanément, où on vit des moments extra-ordinaires dont on espère se rappeler toute la vie... des jours où on se sent en phase avec le monde et qui donnent un sens a notre voyage.
Ces jours là sont, heureusement, les plus nombreux...

Mais il y a aussi des jours où l'on oublie pourquoi on est là... Des jours où on est sale, fatigué, frustré par la barrière de la langue.. où on en a marre de défaire et refaire son sac pour la énième fois, où rien ne se déroule facilement, où il ne fait pas beau et où on ne trouve rien à faire d'intéressant, d'excitant... ou en tout cas pas assez intéressant à nos yeux blasés de voyageur...
des jours où la seule chose à laquelle on pense est une maison chauffée, un lit douillet, une douche chaude et le réconfort de personnes familières...

Voilà pourquoi, après 10 mois sur les routes du monde, j'ai décidé de faire un "break" et d'accepter un travail.
A moi les joies des contraintes, des horaires, du réveil-matin et des corvées !
A moi surtout le sentiment qui me manquait depuis quelques temps et que j'ai mis du temps à identifier: le fait de se sentir "utile", ou, dit plus simplement, de "servir à quelque-chose" !


C'est dans un des nombreux Hostels (= auberge de jeunesse/bed & breakfast) où j'ai résidé ces derniers temps que j'ai trouvé le cocon que je cherchais. Valeria et Ivan, jeune couple de Chiliens débordé depuis la naissance de leur petit garçon, m'ont proposé de rester et de les aider à gérer l'Hostel. Mon sang n'a fait qu'un tour.

En gros, ce que je fais? bof, pas grand chose ;-)
Disons que je suis le "responsable communication" :
  • j'ouvre la porte quand la sonnette retentit;
  • je fais les visites: 4 chambres, y'a du boulot;
  • je fais les traductions instantanées espagnol-anglais et anglais-espagnol;
  • j'écoute patiemment et tout le jour-durant les histoires de la femme de ménage-cuisinière-garde BB que je ne comprends toujours pas;
  • je gère le parc de PC: 1 ordi portable;
  • j'aide à servir les petits-dej;
  • je cuisine et je fais du pain Français !
Voilà ce que je cherchais.

Je recharge mes batteries dans un cadre "fixe", avec des repères et des têtes auxquelles je vais avoir le temps de m'habituer... et je continue à rencontrer de nouvelles personnes tous les jours, à utiliser l'espagnol et l'anglais et à avoir du temps libre pour visiter, tisser des liens avec les locaux et, bien sûr, escalader.

Une fois de plus tout s'est bien enchainé.


Vue sur la rade de Valparaíso depuis une des chambres




Samuel et Iván


Iván, Samuel et Valeria


Face à l'hostel (façade vert olive) et au petit marché ambulant de fruits & légumes


Dos à l'hostel




mardi 3 novembre 2009

Et pendant ce temps-la, a l´autre bout du monde...

Ces derniers temps, chaque fois que je consulte mes mails je tombe à la renverse face à une grande nouvelle...

Certains trouvent l'Amour,
d'autres l'ont trouvé et vont se marier,
d'autres encore reçoivent des cadeaux de cigognes inattendus...

Certains couples se défont,
d'autres décident de tout plaquer et de partir en voyage (c'est surfait soit dit en passant)
d'autres au contraire vont rentrer plus tôt que prévu...

Ce qui m'amène à une conclusion très profonde:

PENDANT QUE JE FAIS LE TOUR DU MONDE, LE MONDE CONTINUE DE TOURNER

Et aussi à me poser des questions, non moins profondes:

ET MOI DANS TOUT ÇA HEIN? QU'EST-CE QUE JE CONSTRUIS? EST-CE QUE JE FAIS AVANCER LE SCHMILBLIK ?

Et bien la réponse est oui ! Enfin je sais pas si je suis d'une grande utilité au niveau de l´humanité, m'enfin au niveau de MON humanité oui, j'avance, je grandis.

La preuve, je suis maintenant capable de:
  • Me confectionner un petit espace privé et douillet dans un dortoir de 22 personnes;
  • Me sentir à l'aise dans des WC publics et partager ma douche avec 15 personnes et 45 cafards;
  • Faire un trajet de 24H de bus "frigorifique", dormir dans une station de trains ou sur le banc d'un parc public, en me nourrissant de biscuits secs et en ayant l'air frais le lendemain;
  • Visiter une ville au pas de course sous un soleil de plomb et 30°C de pollution sans sourciller;
  • Faire abstraction des regards appuyés et du fait que je suis souvent considéré comme un distributeur de billets mobile;
  • Partager la moitié de mon siège avec une poule et l'espace pour mes jambes avec deux chiens, et considérer que c'est logique, ça évite l'espace perdu;
  • Faire une vaisselle complète avec 4cl d´eau en moins de 1 mn 30;
  • Me laver avec une douche solaire pendue à un arbre, au milieu du désert Australien en pleine tempête de sable, et avoir l'impression d'être propre;
  • Réparer avec du chaterton le radiateur de mon van qui doit encore tenir 250 km jusqu'à la prochaine ville;
  • Faire un feu avec du bois trempé par 2 semaines de pluie non-stop;
  • Déguster une soupe de nouilles accroupis sur un tabouret haut de 10 cm au milieu d'un marché d'environ 1 million de personnes;
  • Ouvrir en tête une voie d'escalade après une heure de marche dans la jungle, sentir une énorme araignée sur mon épaule et rester concentré;
  • Me brosser les dents sans eau;
  • Ne pas prendre de douche pendant... longtemps;
  • Tailler un bout de bois pendant 7H, mal installé dans une pirogue avec des gens qui ne parlent pas ma langue;
  • Courir à moitié nu après un singe qui m'a volé ma trousse de toilette;
  • Négocier 15 minutes et baisser le prix de 2,3 à 1,95 Euros;
  • Marcher 40 km en deux jours, faire croire aux filles qui m'accompagnent que je n'ai pas d'ampoules sous les pieds et retenir mes larmes et mes cris jusqu'à ce que je sois seul;
  • Cuisiner des plats tellement épicés que rien que de les sentir ça vous donne les larmes aux yeux et faire croire aux amis que c'est normal, si si, c'est la vraie recette;
  • Essayer d'expliquer en anglais le résultat du referendum 2005 sur la constitution Européenne ou encore de disserter sur la politique de notre Président face à un auditoire 100% anglophone;
  • Faire pareil en espagnol et espérer être convaincant;
  • Comprendre que certaines personnes pensent qu'en France l'eau du robinet n'est pas potable et que les piqures de serpents mortels sont monnaie courante;
  • Écouter patiemment un couple de retraités m'expliquer ce que sont ces gros rouleaux dans le champ au milieu des vaches (le foin), ou le concept de la boite automatique (qu'on a pas encore sur nos 2CV)... "et des McDonalds vous devez commencer à en avoir dans les grandes villes, non?" ...
  • Avoir l'air super-intéressé pendant 25 minutes par les histoires de la vieille dame qui doit nous laisser passer par son champ pour aller grimper, s'entendre dire par son partenaire "oups, désolé, je me suis trompé, c'était pas ce portail là mais celui d'à côté", rester souriant et attendre quand même la fin de l´histoire;
  • Jouer aux cartes une partie de la nuit avec un homme dont je ne parle pas la langue, ne jamais comprendre les règles et avoir le sentiment d'avoir passer une bonne soirée quand même;
  • Enseigner "Pierre-Feuille-Ciseaux" à des enfants dont je ne parle pas la langue non plus et les regarder ensuite s'amuser et adapter le jeu à leurs coutumes;
  • Assister pendant 2H30, assis en tailleur, à une cérémonie religieuse qui devait durer "20/25 mn max", et repartir serein;
  • Essayer d'entretenir une conversation de "haut niveau" avec un moine Bouddhiste, finir par se sentir à l'aise et bêtement proposer un chewing-gum pour faire copain-copain... "nous n'avons pas droit à ce genre de choses". Oups.
  • Parcourir quelques milliers de kms en empruntant un avion, un train, un bus, un 4x4, un bateau-pirogue et 2 tuk-tuk sans jamais rater aucune correspondance ni être en retard a l'arrivée;
  • Me faire arrêter par un policier pour non port de la ceinture de sécurité sur une ile quasi-déserte (!) et feindre de ne pas parler un mot d'anglais;
  • Écouter quelqu'un qui n'a vraiment pas l'air intéressant, et finalement apprendre quelque chose;
  • Et, surtout, me rappeler qu'il vaut mieux se taire et risquer de passer pour un idiot, que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet !

Fabien

P.S: les photos du Chili sont dans le post "Après le calme la tempête". Pour y accéder cliquez sur octobre dans Archives du blog en haut a droite de cette page.

samedi 31 octobre 2009

Après le calme, la tempête !

Bon et sinon depuis un mois au Chili ? que tal?

  • 51H de bus, 6 auberges de jeunesse, 3 familles et beaucoup beaucoup de nouveau vocabulaire;
  • De magnifiques escalades dans le spot de grimpe le plus aride du monde;
  • Des nuits endiablées qui imposent un nouveau rythme de repas: 11h - 15h - 23h !
  • Un parfait sentiment de sécurité... ces guides de voyages sont décidément beaucoup trop alarmistes;
  • De jolies rencontres;
  • Et mes cheveux qui poussent encore et encore ;)


En bref une vie bien différente de celle que je menais en septembre en Nouvelle-Zelande..


Arrive le 3 octobre à Santiago, j'ai décide d'aller récupérer les calories que j'avais perdu dans le froid Néo-Zélandais et je me suis dirigé vers le Nord et le desert d'Atacama, le désert le plus aride du monde (moins de 1mm de pluie par an).

Escale à La Serena, deuxième plus ancienne ville du Chili après Santiago,





et à sa petite soeur Coquimbo (de l'autre cote de la rade) pour participer à une "rencontre d'escaladeurs" organisée pour la deuxième année consécutive au site de bloc de La Pampilla (qui n'a rien à envier à Fontainebleau ou Castle Hill, c'est worldclass!).






"Los Monsters", des "blocs équipés aéré plus que des voies... portent bien leur nom!






En direction du secret spot de nos amis Chiliens... 35°C et soleil de plomb !


Puis un petit saut de puce de 17H de bus jusqu'à San Pedro de Atacama, un village de sable aux murs de terre aux portes du désert.







Au programme:



grimpe au petit mur local, rencontre des "grimpeurs du désert", organisation du trip et quasi une semaine à grimper dans un merveilleux canyon au milieu du désert, seuls avec la roche et les étoiles.





Le Chemin des Incas, qui mène quasiment en ligne droite à Cuzco, au Pérou
La croix blanche représente le tropique du Capricorne... d´ailleurs on voit bien la différence, non? après la croix c´est un climat tropical équatorial...




Une vallée alternant ombre et soleil, une rivière d'eau fraiche et potable,









plus d'une centaine de voies sur un rocher de bonne qualité,



des nuits sous le ciel le plus clair de l'hémisphère sud...

Un vrai petit paradis !


Et enfin retour jusqu'à Santiago, capitale coincée entre l'océan et la cordillère des Andes qui hébèrge un tiers de la population du pays, pour fêter Halloween comme il se doit et grimper un peu plus...




En plein centre-ville de Santiago... dépaysant ..






...puis Valparaiso où je me repose maintenant, jolie petite ville aux couleurs chatoyantes et au marche portuaire bien vivant où la culture et l'expression artistique ont une place importante.






"The King is not dead"















La suite?
Je n'en sais trop rien... je laisse les rencontres guider mes pas, c'est décidément la manière la plus intéressante de voyager :) Disons que la "direction générale" est le Sud/Sud-Est : Région des Lacs, Patagonie, Argentine.

En tout cas il fait bon vivre au Chili, pays économiquement le plus développé d´Amérique du Sud. Les Chiliens sont en général curieux et intéressés d'apprendre à propos de mon pays. La qualité de vie de la classe moyenne est comparable à la notre, et la dictature n'est qu'un mauvais souvenir dont chacun s'attache à effacer les traces.
Géographiquement, c'est un pays original: "tri-continental", long de 4000 km mais large de seulement 200 kms au maximum, on y trouve un désert, un bout du Pôle Sud, le Cap Horn, une zone tropicale et une zone équatoriale (tropique du Capricorne), et grosso-modo tous les climats que nous connaissons en Europe grâce à la plus grande chaine de montagnes du monde qu'est la Cordillere des Andes (ici on fait de "l´Andinisme", pas de l´Alpinisme !).

Biz à tous les amis,
Fab


Petit bout de l´île de Pâques



Avec un bon zoom on peut voir les pingouins



J´ai retrouvé la Chamade! J´en ai encore le cœur serré..






Réalisé sans trucage...